« pas de sabot, pas de cheval » c’est une phrase que l’on entend bien souvent dans la bouche des cavaliers. Le sabot du cheval est un élément complexe, il lui sert non seulement à se déplacer mais il supporte également tout le surpoids en carottes de Kiki et les différentes agressions du sol. Il est un signe de santé de nos compagnons et il est donc important d’avoir quelques notions de podologie équine.
1. L’anatomie du pied du cheval
Le dessous du sabot est composé principalement de la sole. C’est la surface sur laquelle le sabot repose sur le sol. Elle est résistante et plus un cheval va l’utiliser, plus elle deviendra solide et lui permettra de ne pas sentir le sol sous ses sabots.
Au centre, se trouve la fourchette en forme de V. C’est une matière spongieuse et élastique qui fait office d’amortisseur sous le sabot.
La fourchette et la sole sont délimitées par les barres et les lacunes (creux sous le sabot). Les glômes sont les parties qui terminent les talons.
Enfin, la ligne blanche fait le tour du sabot et sépare la paroi et la sole. C’est dans cette partie que le maréchal insère les clous de ferrage.
Le dessus du sabot est constitué de plusieurs couches, un peu comme un oignon. Il est bien plus complexe qu’une simple enveloppe protectrice qui se régénère.
Il se compose de deux parties :
- Une partie interne composée de l’os naviculaire et de la troisième phalange avec leurs tendons.
- Une partie externe qui s’appelle la cornée protectrice. C’est une paroi rigide faite de lamelles de corne qui viennent s’intégrer à une paroi de lamelles de chair.
La boite cornée tient plusieurs rôles pour le cheval. Elle doit être suffisamment solide pour protéger doudou de tout ce qui pourrait le blesser (cailloux, boue, bactéries…).
- Protège la partie interne du sabot
- Supporte et soutient le poids du cheval
- Amortie les chocs lorsque le cheval marche
La podologie équine est donc nécessaire pour prendre soin de ce pied si important. Un mauvais parage ou ferrage, une fissure ou un mauvais aplomb peut être nocif pour l’équilibre, les articulations et l’ensemble de la santé du cheval.
2. Soins des sabots
Un entretien quotidien des pieds de Kiki permet de dépister rapidement les problèmes de podologie équine.
- Le curage s’effectue quotidiennement. Il sert à vérifier que rien ne dérange le cheval sous ses sabots.
- Le brossage du dessous du sabot du talon vers la pince permet de supprimer toutes les impuretés et vérifier que le sabot est sain.
La corne de surface étant durcie par la marche du cheval, en particulier sur les chevaux non ferrés, il n’y a aucun risque à bien frotter.
Il ne faut pas hésiter pour l’entretien d’un cheval ferré à brosser la rive interne du fer.
Des soins complémentaires peuvent être envisagés si le sabot n’est pas sein ou si les conditions climatiques le nécessitent. Il est à noter que beaucoup de podologues équins considèrent souvent ces soins comme inutiles principalement sur un cheval non ferré.
- Huiler les sabots permet d’hydrater ou de désinfecter en cas de blessures.
- Graisser avec de l’onguent blond permet de nourrir et d’hydrater en cas de corne cassante.
- Graisser avec de l’onguent noir permet de créer sur le sabot une barrière à l’humidité.
- Huiler ou graisser avec l’onguent vert aide aux problèmes de peau.
- Goudronner les sabots prévient de la pourriture des fourchettes.
- Complémenter un cheval en biotine ou en levure de bière stimule la repousse de la corne en la rendant plus solide.
3. Le parage naturel
Le parage est le fait de redonner une forme et une taille optimale au sabot. Le sabot est comme nos ongles et grandit régulièrement.
Kiki en ayant domestiqué l’humain pour lui apporter à boire et à manger, évite les dizaines de kilomètres par jour et du coup n’use plus ses chaussures pour trouver son repas . Le parage doit donc se faire régulièrement par un professionnel de la podologie équine.
Le maréchal-ferrant ou le podologue équin réalise ce parage qui va rectifier les aplombs et répartir les charges pour le confort et la performance du cheval.
Le parage naturel ou pieds nus est le fait d’entretenir le sabot d’un cheval sans lui ajouter de fer. La coupe et la taille des sabots se font en fonction des terrains, de l’activité ou de la morphologie du cheval.
Un parage naturel est donc propre à chaque cheval mais il doit également tenir compte du cavalier.
Un parage naturel nécessite une certaine période d’adaptation pour le cheval qui doit s’habituer aux différents sols rencontrés. Le sabot est coupé court et la sole n’est pas creusée mais est directement posée sur le sol. Le cheval peut alors vraiment sentir où il met les sabots.
Il se peut donc que Doudou marche sur des œufs pendant plusieurs semaines. La sole est semblable à la plante des pieds et marcher dessus sans y être habitué fait mal. Au bout de quelques temps, ils deviennent moins sensibles et finalement comme tous Hobbits marcher pieds nus n’est plus un problème même sur les cailloux.
La clé permettant de réussir un parage naturel est donc d’être patient avec votre cheval et d’aller progressivement sur des sols de plus en plus durs.
4. Le Ferrage du cheval
L’utilisation du cheval comme moyen de transport, pour le travail monté ou attelé est à l’origine de la ferrure. En effet, avec l’augmentation des routes pavées et à moins d’aller en Carmélide, il faut bien protéger les sabots ou galoper à coté de la route pour pas s’casser la gueule… C’est un coup à prendre.
La podologie équine a évoluée au fil des siècles. Il existe maintenant des fers légers en aluminium, thérapeutiques ou orthopédiques, certains dédiés au sport ou au loisir.
Le maréchal-ferrant ou le podologue doit rectifier les aplombs et renouveler les fers toutes les 6 à 8 semaines maximum.
Le ferrage d’un cheval par le maréchal s’effectue en plusieurs étapes.
- Le déferrage de Kiki si il n’a pas égaré ses fers avant
- Le parage pour redonner au sabot sa forme et retirer les excès de corne
- Le choix de nouveaux fers en fonction de la taille des pieds du cheval
Les antérieurs possèdent des fers arrondis avec un seul pinçon alors que les postérieurs sont de forme ovales avec deux pinçons.
Le ferrage peut se faire à chaud en ramollissant le fer et en lui donnant la forme voulue et adaptée.
Le maréchal-ferrant pose le fer chaud directement sur la corne pour l’ajuster au mieux au sabot du cheval. Une dernière étape consiste à brocher (clouter) le fer refroidit dans la paroi du sabot.
Une autre méthode de plus en plus répandue consiste à modifier le fer et à le brocher sans le porter à chaud.
5. Quelques pathologies du pied
Les sabots du cheval ont de multiples qualités. Ils peuvent supporter le poids d’un animal de plus de 500kg, résister à de nombreux terrains et leur permettre d’être de formidables athlètes. Cependant, ils sont soumis à de nombreuses agressions exterieures et leur entretien est primordial pour la santé et le bien-être de nos compagnons équins.
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