Les cavaliers français sont très connus. Aujourd’hui vous avez Kevin Staut, Patrice Delaveau, Pénélope Leprevost ou encore Simon Delestre par exemple. Mais d’autres cavaliers français ont marqué l’histoire du CSO bien avant eux. En voici 5 exemples qui ont marqué l’histoire de la discipline, par leurs victoires et médailles rapportées à la France, mais aussi par leur classe.
5. Jacques Cariou, le premier champion olympique
Là vous êtes dans une autre époque, Jacques Cariou (souvent appelé Jean par erreur) est né en et mort en
Un peu d’histoire, retour sur l’ancienne forme des JO pour l’équitation
C’est aux JO de 1912 que Jacques Cariou est devenu une légende. A l’époque les cavaliers doivent concourir dans les 3 disciplines et sur cinq épreuves ! Un cavalier doit donc être bon en saut, en dressage et en complet.
Pour le complet, on est loin de ce que vous connaissez. En 1912, l’épreuve est nommée « military » car là ce sont bien les qualités guerrières du couple cheval / cavalier qui sont testées. La première épreuve est une course d’endurance de 50km. La deuxième, après une journée de repos, est une course de vitesse sur 3500m avec 10 obstacles (un peu comme notre cross). La troisième épreuve est un saut d’obstacles de 15 saut d’1m30 de haut maximum pour 3m de large. La dernière et quatrième épreuve est un dressage.
Le dressage n’est pas non plus comme le dressage moderne sur lequel vous êtes nuls. Les reprises sont composées de changements d’allures, de direction, de cercles et de tours sur les hanches. On cherche à voir le niveau de dressage des chevaux destinés à la guerre. Du coup à la fin de la reprise ils devaient sauter quatre obstacles allant jusqu’à 1,10 m de hauteur, un obstacle de volée de 3 m de large et également participer à un « test d’obéissance » dans lequel le cheval doit se déplacer à travers ou entre différents objets.
Jacques Cariou, un cavalier mais pas uniquement !
Jacques Cariou participe donc à toutes ces épreuves (13) des JO de 1912 avec 2 chevaux, Mignon pour le dressage et le saut, Cocotte pour le concours complet. Il remporte la médaille d’or en saut d’obstacles en individuel, une médaille d’argent en saut d’obstacles par équipes et une médaille de bronze en concours complet individuel. C’est le premier à inaugurer les victoires des français aux Jeux Olympiques d’équitation et notamment en CSO. C’est donc pour ça qu’il a toute sa place au panthéon des cavaliers français.
4. Hervé Godignon, un cavalier de légende avant tout
Source: cavalli campioni
C’est un nom que vous connaissez forcément si vous adorez visiter les selleries. Mais avant d’être une marque de matériel d’équitation, c’est surtout un champion. Il savait monter lui ! Si vous voulez un jour lui ressembler vous avez intérêt à faire de la mise en selle à l’obstacle !
Hervé Godignon est vice-champion d’Europe par équipe à Rotterdam en 1992 (oui on se rapproche d’un temps que vous connaissez par rapport à Jacques Cariou), médaille de bronze par équipe et 4ème en individuel aux JO de Barcelone la même année avec le célèbre Quidam de Revel (chef de race Selle Français). Il est 4ème par équipe aux Jeux Olympiques à Atlanta avec Viking du Tillard en 2005. Ce cavalier est aussi recordman du nombre de victoires internationales en une seule saison avec 27 succès, record établi au début des années 1980 et jamais battu depuis. C’est bien l’un des tops cavaliers français !
3. Alexandra Ledermann, LA cavalière parmi les cavaliers français
Vous avez sûrement déjà joué à l’un des jeux dont elle est l’héroïne. Mais c’est surtout la première femme championne d’Europe avec son célèbre Rochet M. Mais bien avant à seulement douze ans, elle devient double championne de France en poney C et D et à dix-huit ans, elle remporte son premier Grand Prix avec Natfot, à Saint-Lô, devant Éric Navet. Puis sa carrière internationale décolle quand elle remporte à 21 ans avec Punition le Grand Prix Coupe du Monde de Paris Bercy. Elle était la dernière cavalière à avoir remporté une médaille olympique en saut d’obstacles pour la France (bronze à Atlanta en 1996 avec Rochet M) jusqu’aux derniers JO de 2016 où Pénélope Leprevost remporte l’or par équipe.
A la retraite de Rocher M, elle s’est éloignée du haut-niveau en raison de problèmes de santé chez ses chevaux de relève. Elle reste l’une des cavalières les plus emblématiques du cso français.
2. Michel Robert, LE cavalier devenu LE prof
Ce que vous ne savez sûrement pas c’est qu’il a commencé sa carrière dans le concours complet !
Encore aujourd’hui figure de proue du monde de l’équitation, Michel Robert s’est illustré par son style et s’illustre encore par sa pédagogie. Après 40 ans en de carrière en haut niveau, il est actuellement l’un des professeurs les plus demandés ! Mais vous avez intérêt à vous mettre au hunter avant vu son style juste parfait !
Son palmarès ne laisse pas indifférent : 5 fois champion de France, multi-médaillé aux Jeux Olympiques (1988,1992), championnats du monde (or en 1982 par équipe, argent en 1994 individuel et par équipe,bronze en 1982 et 1986). Il est également champion de France en complet et CSO, gagnant du Top Ten en 2008, gagnant du Global Champion Tour en 2009.
En janvier 2014, il est fait chevalier de la légion d’honneur, ça ne vous rappelle personne ? Même par Jacques Cariou ? Si ce n’est pas le cas relisez le début de l’article !
1. Pierre Durand, le vrai, pas Guillaume Canet !
Bien avant Jappeloup, à 18 ans, c’est en selle sur l’étalon Laudanum qu’il accède au haut niveau. Laudanum est un chef de race en Selle Français, qui a eu une nombreuse descendance. Vous pouvez le retrouver comme ascendant de nombreux SF aujourd’hui !
Jappeloup de Luze est son cheval emblématique. Il s’était distingué, mais pas de façon remarquable, en mettant son cavalier à terre et en s’enfuyant vers les écuries après avoir perdu sa bride lors des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984. La scène, suivie par des millions de spectateurs, avait valu à Durand de nombreuses moqueries. Toutefois, ils remportent quatre ans plus tard la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Il a aussi décroché la médaille de bronze par équipe ! Un an plus tard, c’est la médaille d’argent par équipe aux Championnats d’Europe. En 1990, ils finissent en beauté ! C’est la médaille d’or par équipe aux championnats du monde en Suède.
La mise à la retraite de Jappeloup a aussi sonné la fin de la carrière sportive de son cavalier. Son petit cheval noir aura marqué toute sa vie !
Pierre Durand a également été président de la FFE de 1993 à 1998. Il a été à l’honneur dans le film « Jappeloup » où il est incarné par Guillaume Canet.
En 2006 il est fait officier de la Légion d’honneur.
Voilà 5 cavaliers à ne pas oublier, parmi tous les autres grands champions qui ont fait notre beau sport. Il fallait en choisir 5 mais n’oubliez pas tous les autres ! Si l’équitation est ce qu’elle est c’est quand même grâce à eux. Alors même si vous préférez les ânes ou les chevaux de traits vous ne POUVEZ pas ne pas les connaître !
Source photo à la une: Wikipedia