L’Ecole de la Légèreté est une philosophie équestre, une méthode de dressage, comme l’a pu être le bauchérisme par le passé par exemple. C’est une école créée par Philippe Karl, ancien écuyer du Cadre Noir de Saumur.
1. Philippe KARL, fondateur de l’Ecole de la Légèreté
Philippe KARL est né en 1947. C’est un instructeur depuis 1971.
Il a rejoint le Cadre Noir de Saumur en 1985, puis en est parti en 1998 afin de se consacrer entièrement à l’enseignement. En 2004 il a fondé l’Ecole de la Légèreté afin de pouvoir transmettre sa philosophie à des enseignants qualifiés.
Philippe KARL se revendique comme héritier de Nuno Oliveira, le célèbre écuyer portugais. Il se revendique également comme héritier des grands maîtres de l’équitation classique, qui sont à l’origine de notre équitation, par opposition à l’équitation dite moderne (ou sportive).
2. Une équitation qui prône le respect absolu du cheval
« Cette école a pour principe fondateur un absolu respect du cheval. Comme le formulait Talleyrand : « Cela va sans dire, mais encore mieux en le disant. » […]
La légèreté n’est pas une déclaration d’intention à caractère poétique ou ésotérique, mais une philosophie regroupant des concepts équestres clairs et efficaces et mesurables.
Elle exclut tout recours à la force ou à des artifices coercitifs, mais n’écarte aucun type de cheval et s’intéresse à toutes les disciplines équestres.
Cette école s’appuie sur une connaissance approfondie du cheval, se remet en question et s’affine avec les progrès de tous ordres (anatomie, physiologie, locomotion, équilibre, psychologie, éthologie). Enfin, elle a pour objectif la mise en valeur du cheval et l’épanouissement du cavalier, par une constante recherche de l’efficacité dans l’économie des moyens ».
Philippe KARL Dérives du dressage moderne : Recherche d’une alternative classique, Belin, 2006
Cette école s’appuie sur une connaissance approfondie du cheval, se remet en question et s’affine avec les progrès de tous ordres (anatomie, physiologie, locomotion, équilibre, psychologie, éthologie). Enfin, elle a pour objectif la mise en valeur du cheval et l’épanouissement du cavalier, par une constante recherche de l’efficacité dans l’économie des moyens ».
Philippe KARL Dérives du dressage moderne : Recherche d’une alternative classique, Belin, 2006
Cette école exclut tout recours aux enrênements par exemple, c’est par le travail et l’observation que le cheval et son cavalier vont progresser ensemble afin d’arriver à donner le meilleur d’eux-mêmes.
3. L’Ecole de la Légèreté, héritière de la tradition classique
Philippe Karl, fondateur de l’Ecole de la Légèreté, est lui-même issu d’une formation très classique. Son passage par le fameux Cadre Noir de Saumur en est l’illustration, car c’est bien le temple de la conservation des traditions équestres françaises.
L’Ecole de la Légèreté s’oppose donc au dressage dit moderne, aussi appelé dressage sportif. C’est ce dressage que vous voyez en compétition.
L’Ecole de la Légèreté est plutôt un retour aux sources de l’équitation. Comme le dit Philippe Karl lui-même, c’est une équitation inspirée d’écuyers comme Xénophon (IIIème siècle avant J-C), La Guérinière / L’Hotte (XVIIIème siècle), Baucher (19ème siècle) ou encore Nuno Oliveira (XXème siècle) pour ne citer que les plus connus.
De ce fait elle prescrit une équitation non coercitive, qui rejette les enrênements très utilisés en équitation dite moderne, ou encore les muserolles serrées comme on le voit couramment sur les carrés de dressage. Cette équitation permettrait d’obtenir un dressage très fin mais par le travail, sans recours aux raccourcis permis par l’usage de mors ou d’enrênements complexes.
Les mouvements de la bouche du cheval sont très utilisés afin de lui faire mobiliser toute son avant main (des muscles partent de la bouche du cheval et sont directement liés au poitrail en passant par toute l’encolure) donc l’usage d’une muserolle serait contre-productif car il empêche ces mouvements. Voilà un exemple simple de ce qui est prôné par l’Ecole de la Légèreté.
4. Une équitation qui s’adresse à tous les chevaux et à toutes les disciplines
L’Ecole de la Légèreté est très développée en dressage, mais à l’image de Philippe KARL lui-même qui a pris part à de nombreux CSO, c’est une équitation qui peut s’appliquer à toutes les disciplines. En effet, étant basée sur la connaissance du cheval et sur des principes simples, elle est applicable à toutes les disciplines et à tous les chevaux.
Philippe KARL a fondé cette école pour rendre accessible à tous les chevaux (que ce soit le cheval de sport sélectionné pour le dressage comme le cheval de trait) une équitation qui vise à utiliser au mieux toutes leurs capacités. C’est en progressant par le travail que le cheval va être mis en valeur et le cavalier va pouvoir arriver à « l’épanouissement« , qui est bien le but ultime de l’équitation. Cette école s’adresse à tous les cavaliers, du galop 1 au galop 7 !
5. Une philosophie plutôt qu’une école ? A chacun d’en juger
L’Ecole de la Légèreté ne promeut rien de compliqué, au contraire elle met en avant des concepts claires et basiques, mais qui pourtant se révèlent très pointus et qui ne permettent pas l’approximation.
En réalité ça serait plutôt un retour aux sources de notre équitation, un peu comme une Renaissance version équitation en somme.
Mais ces principes semblent tellement universels qu’ils sont bien loins d’une simple méthode à appliquer comme un recette de cuisine. L’Ecole de la Légèreté semble plus proche d’une philosophie, d’un cheminement que le cavalier devrait suivre et qui devrait guider son travail. On pourrait la voir comme un idéal, une façon de penser, au dessus d’une simple école. Mais là c’est à vous d’en juger !
Voilà vous en savez d’avantage sur l’Ecole de la Légèreté, un des nombreux courants qui traversent la pensée équestre moderne. Et si vous êtes un peu branché nouvelle philosophie, allez donc jeter un oeil à notre guide de l’éthologie équine !
Crédit photo à la une : www.philippe-karl.com