Il n’est pas rare de croiser des progénitures de cavaliers célèbres dans le monde du saut d’obstacles. Eden Leprévost ou Valentine Delaveau ne sont que deux exemples de la relève actuelle. D’autres ont tellement brillé qu’ils ont presque fait oublier de qui ils sont les enfants, comme Philippe Rozier (fils de Marcel Rozier) ou Rodrigo Pessoa (est-ce qu’on est obligé de vous dire qui est son père ?). Dans le monde de la musique, c’est pareil, on compte plus le nombre d’enfants de musiciens qui ont fait carrière dans le même domaine ! Mais que vient faire Jessica Springsteen là-dedans ? On y vient.
Jessica, elle, elle nuance un peu tout ça : c’est une fille de musicien qui monte à cheval (et vachement bien, en plus). Elle n’est autre que la fière progéniture de Bruce Springsteen, véritable institution du rock US depuis plusieurs décennies. Chez Contre Galop, on aime bien le parcours de la cavalière : on le trouve atypique et super intéressant ! Faisons alors connaissance avec Jessica, qui a dû compter sur autre chose que son nom pour briller.
Elle a vécu dans une ferme avec des chevaux quand elle était petite
Tout commence dans le New Jersey, quand Jessica n’avait même pas encore perdu sa première dent de lait. Ses parents, qui aiment monter à cheval en loisir, s’installent dans un ranch peuplé de chevaux. Le ton est donné et la fillette se passionne immédiatement pour les chevaux, avant d’acquérir son premier poney à l’âge de 6 ans.
L’équitation, c’était pas gagné !
Ce premier poney lui a pas fait de cadeau ! A croire qu’il voulait tester sa motivation dès son plus jeune âge : il lui a fait faire ses meilleures chutes ! Elle a d’ailleurs raconté au magazine britannique Horse & Hound que son poney la mettait régulièrement par terre, à un point qu’elle n’a pas pu le monter du tout pendant un moment.
Elle a fait ses classes dans les concours Poney
Malgré ses déboires avec son premier poney, la jeune fille a persévéré. Jessica Springsteen s’est remise en selle et a commencé les concours Poney jusqu’à son adolescence, où elle monte les barres à mesure qu’elle accumule les victoires. Elle gagne notamment l’ASPCA Maclay National Championship en 2008 et le George H. Morris Excellence in Equitation en 2009. Ce dernier concours compte dans son jury l’équipe américaine de CSO tout juste sacrée championne olympique à Pékin, et c’est surtout Laura Kraut qui va repérer la jeune cavalière avant de l’entraîner pendant plusieurs années.
Entraînée par Laura Kraut, Jessica Springsteen s’envole…
A partir de 2010, la championne olympique prend alors Jessica sous son aile jusqu’en 2015. Et là, ça rigole plus ! Les deux cavalières travaillent dur et prouvent assez rapidement qu’elles sont pas venues pour enfiler des perles. En 2012, elle achète son cheval, Vindicat W, qui vient de gagner l’or à Londres avec l’anglais Peter Charles. Alors oui, elle a certes bénéficié de l’aide financière de son papounet mais ça s’arrête là : celui qu’on appelle Le Boss n’est personne dans le monde de l’équitation !
Elle débute alors sa carrière en CSI et gagne en 2014 l’American World Cup, un des plus prestigieux concours internationaux, en CSI****.
Elle a gagné son premier CSI***** en 2016
En 2015, Jessica Springsteen déménage aux Pays-Bas pour poursuivre son entraînement avec la cavalière australienne Edwina Tops-Alexander, avec pour objectif de casser la baraque en CSI*****. Le résultat ne se fait pas attendre très longtemps : elle gagne son premier 5 étoiles en 2016 avec Cynar AV et remet le couvert en 2017 au Royal Windsor Horse Show avec Davendy S. De quoi faire taire celles et ceux qui pourraient croire que c’est son cheval médaillé d’or Vindicat W qui fait tout… !
Son père vient régulièrement la voir en concours
La rockstar planétaire qu’est Bruce Springsteen garde toujours du temps pour applaudir les prouesses de sa fille en concours ! Et pas question pour lui d’aller faire sa star : l’interprète de « Born In the USA » se fait toujours discret. Reclus derrière un chapeau, des lunettes de soleil et grand manteau, Papa Bruce n’est pas là pour se faire remarquer. Une chose est claire pour lui : dans la famille Springsteen, la star des terrains de concours, c’est sa fille ! Un seul mot : classe.
Jessica Springsteen a l’intention de gagner les JO
Mais comme elle est patiente et bosseuse, elle sait pas encore lesquels. Elle a déclaré dans Le Parisien qu’elle serait ravie de gagner les JO de Paris, parce qu’elle aime beaucoup la capitale ! C’est vrai que ça fait plusieurs années qu’on la retrouve à chaque mi-juillet à la Tour Eiffel pour le Longines… Mais attention, Jessica ! Les parisiens t’aiment aussi, mais ils aiment encore plus notre Pénélope nationale ! Une chose est sûre, ces jeux seront plus qu’intéressants. Il ne lui reste plus qu’à faire comme d’hab, bosser dur pour être sélectionnée !
Vous connaissez un peu mieux l’humilité et le sens de l’effort qui semble héréditaire dans la famille Springsteen ! Et pour finir cet article, on a rien trouvé de mieux que cette belle déclaration de celui qui a chanté « The Streets of Philadelphia » à propos de sa fille, toujours bourré d’humilité :
« Après avoir assisté à tant de concours année après année, on réalise à quel point c’est dur et quel accomplissement ça représente. On réalise aussi à quel point les autres cavaliers sont bons et la quantité de travail qu’il y a derrière tout ça. On voit le résultat de 13 ans d’équitation en seulement 1mn30. C’est une rude leçon de vie. Les musiciens peuvent chanter la même chanson encore et encore, mais les cavaliers n’ont qu’un essai à chaque fois ».
Source image à la une : Wikimedia Commons