Les moniteurs d’équitation sont les premiers pro du monde équestre auxquels on a affaire au début de notre vie de cavalier. On en a tous côtoyé un certain nombre. Mais connaissez-vous vraiment ce métier ?
Les moniteurs d’équitation, une histoire qui ne date pas d’hier
Si le terme n’est pas si ancien, la fonction elle, l’est. Depuis toujours il y a un impératif de transmission du savoir. Dès l’Antiquité, Xénophon (vers 400 av. J-C) a rédigé un manuel L’Equitation qui parle de l’acquisition, du dressage et de l’entretien d’un cheval. Ce traité basé sur l’expérience militaire et de propriétaire terrien de Xénophon est le premier ouvrage au monde à traiter du sujet. Ça ne date pas d’hier !
Que ce soit dans les chevaux ou n’importe quel domaine, l’Homme a toujours transmis ses acquis à la génération suivante. Donc le coeur du métier du moniteur d’équitation aurait vu le jour dès la domestication du cheval.
On va sauter quelques siècles, à la Renaissance on parle d’écuyer. François Baucher (1796 / 1873) définit l’écuyer comme « l’homme qui sait dresser un cheval, le conduire avec précision, et rendre compte des moyens qui lui ont procuré ces résultats ». L’écuyer est donc un super mono excellent cavalier.
Encore aujourd’hui l’écuyer est un symbole d’excellence. Il existe encore 4 écoles d’équitation en Europe d’origine militaire qui forment des écuyers. L’école portugaise d’art équestre, l’école espagnole d’équitation, l’école royale andalouse d’art équestre et bien sur le Cadre Noir de Saumur en France. Pour le Cadre Noir par exemple la transmission de la tradition et de l’équitation d’excellence est toujours d’actualité.
Progressivement l’écuyer a laissé place à l’enseignant, et aujourd’hui c’est à des moniteurs d’équitation que vous avez affaire !
Que font les moniteurs d’équitation ?
Les moniteurs d’équitation ne sont pas simplement là pour assurer les cours ! Ce sont un peu de supers cadres qui doivent gérer énormément de choses.
On vous explique tout ce qu’ils doivent faire :
-Organiser les cours et coordonner la pédagogie globale de l’établissement
-Donner des cours collectifs, particuliers ou des stages
-Attribuer les chevaux / poneys aux cavaliers en fonction des niveaux
-Répondre au mieux aux besoins des clients
-S’occuper de la cavalerie, du dressage des chevaux et de leur emploi du temps
-Gérer le personnel chargé des soins des chevaux
-Veiller à l’entretien et à la propreté de la structure
Voilà ce que doivent faire les moniteurs d’équitation en règle générale. Après s’ils cumulent le métier de moniteur d’équitation avec d’autres fonctions, comme celle de gérant par exemple, ils auront de nombreuses autres tâches. Ils pourront par exemple être amené à faire les foins, monter des chevaux en concours…
Comment devenir moniteur d’équitation ?
Là vous avez beaucoup de possibilités ! on vous détaille tout ça !
Le BPJEPS
Vous devrez passer le Brevet Professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), spécialité «Activités équestres». C’est la formation la plus courante.
Il existe 5 mentions :
-équitation, la plus courante pour enseigner en centre équestre
-attelage
-équitation western
-tourisme équestre (bien adapté pour les structures très axées sur l’extérieur, l’endurance ou le TREC par exemple)
-équitation de tradition et de travail
Pour pouvoir accéder à la formation préparant le BPJEPS il y a certains critères à respecter :
-avec au minimum un CAP
-être titulaire du brevet Prévention et Secourisme civique de niveau 1 (PSC1)
-Avoir au moins 18 ans
–Avoir un très bon niveau équestre (épreuves de niveau galop 7)
La formation compte 900 heures dont 600 heures à effectuer en centre équestre.
Le CQP EAE
Le Certificat de Qualification Professionnelle Enseignant animateur d’équitation (CQP EAE) est là pour permettre aux professionnels du monde équestre de devenir moniteur d’équitation, en validant leurs acquis et en leur apportant un complément de formation. Ce diplôme s’adresse à des cavaliers professionnels souhaitant se diversifier, en enseignant par exemple.
Licence STAPS management du sport option activités équestres
Cette filière est idéale pour ceux qui veulent faire des études universitaires. Cette formation est accessible à des bacheliers ou à des professionnels ayant une VAE (validation d’acquis d’expérience) disposant d’un niveau galop 7 (dans les deux cas). En 2016 il y avait 25 places (23 pour les bacheliers + 2 pour les admissions parallèles).
La L1 et la L2 sont communes à tous les étudiants des filières professionnelles de l’UFR STAPS. La L3 est spécifique, spécialisée dans la conception, l’organisation et la gestion des activités physiques et sportives des secteurs public et privé. Durant cette dernière année les étudiants doivent faire un stage de 3 mois minimum dans une structure équestre (ou une instance comme la FFE). Ce stage permet la rédaction d’un mémoire universitaire validant une partie du BPJEPS.
Voilà les 3 façons de devenir moniteur d’équitation. Mais pour aller plus loin il y a la possibilité de passer le DESJEPS et former ainsi les nouveaux moniteurs. Il y a aussi le DEJEPS qui valide des compétences plus axées sur la compétitions.
Salaire et conditions de travail des moniteurs d’équitation
Selon Equiressources.com, les salaires vont de 1654,72€ à 1911,04€ bruts mensuels selon convention collective pour le métier de moniteur d’équitation.
Comme pour tous les métiers il existe de nombreuses façons de l’exercer.
Le salarié
Le moniteur peut être employé dans une structure (écurie de propriétaires ou centre équestre par exemple). Il est donc salarié par le gérant de l’écurie et n’est responsable que de la gestion pédagogique / de la cavalerie du club en collaboration avec le gérant.
Le gérant de structure
Le moniteur d’équitation peut également être lui-même le gérant de la structure. Dans ce cas là il doit également gérer les stocks de fourrage, faire les foins dans certains cas, gérer la partie financière de l’écurie…
Le cavalier pro
De nombreux cavaliers professionnels sont également enseignants. Ils doivent alors gérer le travail des chevaux qui leur sont confiés, la partie commerciale qui y est liée, la valorisation en cours tout en s’occupant de leurs élèves. En concours ils vont eux-mêmes enchaîner les tours avec leurs chevaux tout en aidant leurs cavaliers. Pas le temps de chômer donc ! Surtout qu’en général ils sont également gérants de leur écurie !
L’indépendant
Il y a également la possibilité d’exercer ce métier en indépendant. Le moniteur indépendant se déplace directement dans des écuries ou chez des particuliers à l’occasion de cours ou de stages. Il peut aussi coacher en concours. Il peut également recevoir des cavaliers indépendants directement chez lui s’il dispose d’une structure. Dans le cadre de l’exercice libéral le moniteur d’équitation doit gérer la partie comptable de son activité, son emploi du temps, ses déplacements…
Le militaire
Enfin l’Armée de Terre et la gendarmerie (garde républicaine) recrutent également des moniteurs d’équitation, qui sont également destinés à être de très bons cavaliers de haut niveau dans leur discipline. Citons par exemple l’adjudant Donatien SCHAULY, qui fait partie des médaillés de bronze aux JEM de Tryon 2018. Il est enseignant à l’Ecole Nationale d’Equitation, et fait donc partie de ces militaires qui évoluent dans les sports équestres militaires. L’armée leur fournit d’excellents chevaux ainsi que de très bonnes installations.
Voilà on vous a tout dit, ou presque, sur le métier de moniteur d’équitation. On espère que ça vous a plu ! Et soyez sympa avec votre moniteur !
Crédit photo à la une : Ecurie d’Abako