Les mors sont l’outils de base qui permet au cavalier de communiquer avec son cheval. Ils doivent être utilisés avec finesse, la bouche du cheval étant très sensible. Le choix du mors est de ce fait très important. Il y a de nombreux facteurs à prendre en compte dans le choix du mors.
On se lance et on vous explique quels sont les différents mors et leurs usages. Mais n’oubliez pas que c’est la main qui fait la dureté de l’outils avant tout !
Une petite leçon d’histoire sur les mors
Rappel sur les tailles des mors
Les mors se mesurent généralement en millimètres ou en centimètres, d’un bout à l’autre du canon. C’est ça que vous retrouverez sur les étiquettes en magasin.
Ce n’est pas une règle absolue mais on peut vous aider un peu à vous y retrouver:
-80mm à 105mm: shetland et mini-shetland
– 105 mm Shetland à poney B.
– 115 mm Poney C/D, petit cheval (style pur-sang arabe ou anglo moins de 1.60 m au garrot).
– 125 mm Taille standard cheval (1.60 m – 1.65 m au garrot) ou poney à grosse tête.
– 135 mm Grand cheval (1.65 m – 1.75 m au garrot).
– 145 mm Grands chevaux ou tête massive
-155mm et plus Cheval de Trait
Vous avez donc compris quelle taille correspond à votre cheval, maintenant il va se poser la question du diamètre du canon qui vous correspond à tous les deux. C’est très important car une partie de la sévérité de votre embouchure vient de là !
La taille des canons et leur impact
Les canons larges vont de paire avec un mors doux, a contrario les canons fins sont plus durs. Les chevaux ont plus de facilité à s’appuyer sur un mors doux. De même un cavalier encore en phase d’apprentissage choisira plutôt un mors avec des canons larges.
Voici comment vous y retrouver:
Il y a des canons fins : moins de 12 millimètres
Sinon ce sont des canons standards : 12 millimètres, 13 millimètres, 14 millimètres
Ou encore des canons larges : plus de 15 millimètres, 18 millimètres…
On repasse un peu aux fondamentaux maintenant, surtout prenez du recul et réfléchissez par vous-même, tout ce qu’il y a dans les livres n’est pas vérité ! On se lance dans le réglage du mors !
Le réglage du mors
On apprend à régler le mors de façon à ce qu’on puisse voir 2 plis au niveau de la commissure des lèvres. Cela veut donc dire qu’il y a déjà des tentions sur les commissures du cheval sans qu’il n’y ait la moindre action de main du cavalier:
Si le mors est trop bas dans la bouche il risque de cogner contre les dents du cheval qui sera également très enclin à passer sa langue par dessus le mors:
Le mieux est donc d’être entre les deux. N’oubliez pas que la bouche du cheval est très sensible. Si vous avez des problèmes vérifiez d’abord avec un dentiste l’état de la bouche de votre cheval. Remonter anormalement un mors n’est pas une solution. Voici un exemple de réglage satisfaisant:
Pour la bride, le mors du filet est en haut, le mors de bride est en dessous. Il faut positionner les mors de façon à ce que le pli de la commissure des lèvres soit raisonnable, comme pour le mors de filet. Le mors de bride doit reposer sur les barres, à deux ou trois travers de doigts des commissures pour une jument et un ou deux pour les hongres.
Maintenant que vous savez comment régler votre mors on passe au choix de ce denier. Dans un premier temps vous allez voir les différents matériaux qui peuvent constituer les mors.
Les différents matériaux
Les matériaux sont très importants. Ils ont un impact direct sur les sensations qu’aura le cheval au contact de son mors.
->L’inox
L’inox est un alliage d’acier avec du chrome. Il ne rouille pas et n’est pas très sensible à la corrosion. C’est le plus répandu pour les mors. Dès que vous voyez un mors en métal qui brille c’est en général de l’inox. Inconvénient: les mors sont très froids en hiver par exemple.
->Le caoutchouc
Le caoutchouc naturel peut être issu de la transformation du latex. Mais généralement il est obtenu à partir de monomères issus d’hydrocarbures fossiles.
L’avantage c’est que les chevaux l’accepte plus facilement que l’inox par exemple car il est plus chaud et également plus souple.
Mais les chevaux auront tendance à abîmer ce genre de mors. Par contre avec des chevaux ayant une petite bouche ça n’ira pas car les mors en caoutchouc sont des mors plus épais. Ils ont une base métallique recouverte de caoutchouc pour éviter que le mors ne cède si le cheval abîme trop le caoutchouc.
-> Les différentes résines
La résine a le même avantage que le caoutchouc, vous évitez de mettre un mors trop froid dans la bouche de Kiki. Mais là vous n’avez pas un mors très épais comme le caoutchouc. C’est le matériau idéal pour les jeunes chevaux par exemple ou les chevaux sensibles.
Il y a plusieurs types de résine, comme par exemple la résine Flexi parfumée à la pomme ou en couleur (rose, bleu, vert). La résine des morts Nath ou Béris est nettement plus souple que la résine Steel de Stubben par exemple. Cette liste n’est pas exhaustive mais certaines résines comme la steel est nettement plus résistante que la résine courante utilisée par Feeling par exemple.
->Le cuivre
Le cuivre est un métal décontractant qui libère des ions et encourage de ce fait la salivation du cheval. Cependant il est souple et fragile donc mieux vaut privilégier un mors plein faute de devoir le changer très souvent ! Attention toutefois car certains chevaux y font des allergies.
Afin d’allier les avantages du cuivre sans sa fragilité il est souvent allié à d’autres métaux.
-> Le cyprium
Le cyprium est l’un des alliages à base de cuivre. Il se compose de cuivre, d’aluminium et de fer. Il offre un contact plus chaud et est nettement plus solide que le cuivre. Ce sont les mors dorés que l’on trouve souvent en sellerie. C’est l’alliage de cuivre le plus courant.
-> Les autres alliages de cuivre
Le laiton est composé de cuivre et de zinc. Il n’apporte rien de plus que l’inox classique si ce n’est une couleur dorée souvent assortie à la briderie. C’est le métal du mors en photo
Le kangoo est surtout utilisé en Angleterre, il favorise également la salivation.
Le maillechort est composé de cuivre, nickel, zinc et plomb, il possède les mêmes avantages que le cuivre mais en bien plus résistant.
L’aurigan est un alliage de cuivre et de silicium sans nickel. Il est d’une qualité supérieur au maillechort. C’est un matériau breveté et uniquement distribué par la marque Sprenger.
Le sensogan est composé de cuivre, de manganèse et de zinc, il est également breveté par Sprenger.
-> Le cuir
Il peut s’agir d’un mors classique recouvert de cuir ou bien d’un mors tout en cuir, qui peut être plat ou rond. Il faut absolument un cuir tanné de manière naturelle et non au chrome (sinon bonjour les produits chimiques dans la bouche du cheval !).
Ces mors sont très bien acceptés par les chevaux car le cuir est une matière naturelle qui stimule la mastication et la salivation. Une fois dans la bouche du cheval, le cuir humidifié s’adapte à l’anatomie de la bouche du cheval. On s’en sert particulièrement avec les jeunes chevaux ou les chevaux à la bouche sensible.
Tous les mors peuvent être recouverts pour une vingtaine d’euros environ par un artisan sellier bourrelier. Pour les mors uniquement en cuir, qu’ils soient plats ou ronds, seuls les pros du cuir les produisent : c’est comme du sur-mesure pour votre cheval.
Julien Dubourdieu, fondateur de Cavalier Responsable (CVR) propose un matériel équestre pensé et conçu pour le confort et le bien-être du cheval. Il nous explique ici comment le mors en cuir agit sur la bouche du cheval et tous leurs bénéfices :
Le mors en cuir et feutre CVR a été mis au point par la société Cavalier Responsable. Ce mors est constitué d’un cuir à tannage végétal sans coloration et d’une âme en feutre hypo-allergénique non teinté. Le feutre donne de la souplesse et du moelleux au cuir, il permet aussi au mors d’avoir une très bonne tenue dans le temps.L’action du mors CVR se fait au niveau de la commissure des lèvres, pour une meilleure connexion avec le cheval la surface du mors est optimisée à cet endroit.
Ce mors convient à tous types de chevaux et de tous niveaux, il apporte décontraction et relâchement sans inciter les chevaux à se coller ou traverser la main. Les chevaux viennent se tendre sans se déséquilibrer et sans crispation ce qui leur permet d’utiliser facilement leur dos et les rend donc beaucoup plus disponibles sous la selle.
-> Le titane
Le titane est un métal très léger. Un mors en titane est aussi léger qu’un mors creux mais aussi solide qu’un mors plein. Il est aussi biocompatible et également antibactérien. C’est un matériau peu rependu, distribué par la marque Lorenzini par exemple.
-> L’acier Sweet-Iron ou Blue Steel
L’acier Sweet-Iron un mors en métal de couleur noir qui en contact avec la salive du cheval s’oxyde (rouille) et produit un goût très apprécié des chevaux. Cet acier est mélange d’acier noir et de cuivre.
Le Blue Steel est un mors reconnaissable à sa couleur bleue. C’est un acier bleu naturel qui va rouiller au contact de l’humidité et favoriser la salivation, comme le Sweet-Iron.
-> Le mors en gomme
Le mors gomme est constitué d’un tube de gomme avec les extrémités en aluminium. Les extrémités sont rigides tandis que le centre du mors est souple. Il n’y a que la marque Poponcini qui ne fasse ce mors.
->Le mors en bois
Ce mors est sur le même modèle que le mors en gomme, toujours de la marque Poponcini. Il est constitué d’un tube de bois avec les extrémités en aluminium.
Maintenant que vous avez choisi le matériau que vous voulez pour votre mors vous pouvez passer à l’étape suivante. Il s’agit maintenant de déterminer le type de canon qui serait le plus adapté à votre cheval.
Un mors / un cheval, lequel choisir ?
-> droit
Le mors droit est le plus simple. Il s’appuie uniquement sur la langue et l’absence de brisure évite l’effet « casse noisette » donc tout impact sur le palais. Il appuie également peu sur les barres. Cependant ce n’est pas le mors le plus précis. Il peu gêner les petites bouches car il prend beaucoup de place dans la bouche. Il peut encourager les chevaux à trop s’appuyer dessus.
-> simple brisure
On a ici le mors le plus classique. Le canon est brisé en son milieu. Lorsque le cavalier fait une action de main une « pointe » se forme dans la bouche du cheval au niveau de la brisure du canon. Cette pointe appuie dans le palais du cheval et les extrémités extérieurs du canon appuient sur les barres. Il y a des chevaux qui ne supportent pas forcément les impacts de ce mors.
-> double brisure
Contrairement au mors simple brisé, ici le canon est doublement brisé. On évite donc que la « pointe » se forme. De plus les deux côtés du mors sont indépendants et ce mors est donc plus précis. Mais de part cette indépendance, le mors se plie d’avantage vers l’arrière et agit donc avec plus de force sur la commissure des lèvres.
-> à rouleaux
Les mors à rouleaux sont généralement des simples brisures. Il s’agit d’un mors en inox avec des rouleaux en cuivre qui peuvent tourner. Le cheval peut jouer avec sa langue et le cuivre étant décontractant c’est idéal pour les chevaux qui ont tendance à se crisper dans leur bouche. Par contre les canons sont assez fins !
-> à multiples brisures ou Waterford
Il s’agit de petites boules attachées les une aux autres, un peu comme une grosse chaîne de vélo ! Il décontracte les chevaux dans des mains très fines mais ils ne peuvent pas s’appuyer dessus. C’est un mors très sévère malgré son apparence.
-> torsadés (torsade complète / demi torsade)
La forme irrégulière du canon rend le mors inconfortable pour le cheval, cela empêche la mise sur la main. Il existe en version plus ou moins torsadé. Sur certains mors droits d’attelage il n’y a qu’une demi torsade sur une partie du canon. La forme la plus sévère est canon très fin qui ressemble à deux fils de fers torsadés entre eux. Il est utilisé par des mains expertes avec des chevaux peu voir pas du tout sensibles. C’est à manier avec précaution !
-> à multiples canons
Il peut être à deux voir même trois canons. Les brisures sont décalées. Il est utilisé pour éviter que le cheval s’appuie trop sur le mors. Il prend beaucoup de place dans la bouche du cheval. C’est un mors très sévère, surtout si il est torsadé comme sur la photo en plus donc attention !
-> avec passage de langue
Il y a des chevaux qui ont tendance à passer la langue au dessus du mors. Soit c’est pour fuir la main soit c’est pour pallier à un inconfort car leur langue épaisse est écrasée par le mors.
Le canon à passage de langue est sur élevé en son centre, généralement de manière arrondie. Il offre donc plus d’espace pour la langue du cheval qui ne peut donc plus la passer au dessus.
Pour des animaux comme les mules par exemple il est possible d’utiliser des mors avec un passage de langue plus ou moins grands car elles ont vraiment tendance à passer la langue !
Le moment tant attendu du choix du mors à proprement parlé est arrivé ! Mais on va y aller par étape. Vous allez commencer par voir les mors les plus simples, ce sont des mors qui n’ont qu’un seul effet.
Les mors simples
– mors chantilly
C’est le mors le plus simple. Les canons coulissent librement dans les anneaux, il faut faire attention car les chevaux peuvent blesser à la commissure. Ce coulissement peut pincer les commissures ! C’est un mors très léger qui convient généralement à tous les chevaux, à la bouche sensible ou jeunes.
– mors à olives
Ce mors ressemble au mors précédent mais les canons ne peuvent pas coulisser dans les anneaux et de ce fait on évite les risques de blessure au niveau de la commissure des lèvres. C’est LE mors que vous verrez le plus souvent !
– mors à aiguilles
Ce mors a une action tout aussi simple sur la bouche des chevaux que les mors précédents. Mais là les aiguilles présentent sur les côtés du mors encadrent très fortement le nez du cheval.
Les actions de main du cavalier vont pousser le nez du cheval en latéral pour l’aider à tourner. C’est le mors par excellence des jeunes chevaux, des débourrages mais aussi de la longes et des longues rênes par exemple.
En fait ça va vous permettre d’avoir la direction assistée sur vos chevaux !
– mors verdun
L’anneau en « D » permet d’encadrer un peu plus le cheval que le mors à olive. Il est également plus fin. De ce fait il est un peu plus sévère que ce dernier.
– mors à gros anneaux
C’est un mors comme le Chantilly mais avec des anneaux beaucoup plus gros (jusqu’à 110 millimètres contre 65 pour des mors Chantilly en moyenne). Ces gros anneaux ont pour but d’encadrer le cheval, comme les aiguilles dans une moindre mesure. Ils sont aussi plus releveurs.
– mors à demi- spatules
C’est un mors qui évite la bascule latérale de la tête par la canalisation de la mâchoire inférieure du cheval. Il est surtout utilisé pour les chevaux qui basculent la tête afin de ne pas répondre à une action de main du cavalier.
– mors éducatif
C’est le cousin du mors à aiguilles, son utilité est d’éviter au mors de sortir de la bouche en cas de rênes d’ouverture et en l’absence de muserolle. Vous pouvez le voir très souvent chez nos amis les poneys shetlands. pour les grands il ressemble au mors aiguilles Fulmer.
– mors Meroth
Ce mors s’utilise sans filet. Il est en cuir et est maintenu à la mâchoire par une gourmette de cuir.
L’avantage est qu’il n’y a plus aucune pression sur la nuque et aucun frottement de filet (pression, grattements, etc.) L’embouchure est fine et confortable, la majorité des chevaux réagissent bien avec. C’est top pour les chevaux qui ont eu des soucis à la nuque ou aux oreilles.
Il faut toute fois faire attention lorsque vous descendez de cheval. il faut prendre garde à ne pas tirer sur le mors qui pourrait être « éjecté » de la bouche. Vous pouvez jouer la sécurité en ajoutant des montants de filet. Attention s’il est trop serré, il peut comprimer la langue et se révèle délicat à régler pour éviter les frottements.
Maintenant que vous avez bien compris quels sont les mors simple on peut passer aux mors à effets. Ces mors permettent de régler certains problèmes, que ce soit des problèmes de travail ou encore physiques.
Les mors à effets
– baucher
Ce mors a un léger levier vers le haut car il possède une branche. Il agit sur la têtière ce qui entraine une cession de la nuque. Cette cession de l’encolure si elle est associée à une encolure relevée améliore le placer. De part son action sur la têtière ce mors est considéré comme un abaisseur.
– pessoa ou mors réglable
Il peut avoir 3 ou 4 anneaux. Ce mors a pour but de placer les chevaux assez haut afin de les rééquilibrer. Il peut être très intéressant pour les chevaux qui ont tendance à tirer vers le bas et à se mettre sur les épaules.
Il y a plusieurs réglages possibles dont dépendra la puissance de l’action:
- mettre les rênes dans l’un des anneaux du bas, c’est l’action la plus forte avec un très gros levier
- avec une alliance reliant l’un des anneaux et l’anneau central: c’est un effet intermédiaire, peu précis mais idéal en cas de cavalier peu expérimenté
- ou bien avec une paire de rênes sur l’anneau centrale et une autre sur l’un des anneaux, cela permet au cavalier de varier les effets et la force du levier. C’est l’utilisation la plus intéressante mais qui demande le plus de dextérité car il faut savoir manier 4 rênes.
– releveur
Ce mors a une action directe sur l’équilibre du cheval. Il redresse son avant main et l’oblige à reporter sa masse sur son arrière-main. Il est donc utile sur des chevaux ayant de la masse et très basculants sur l’avant-main.
Ce mors peut également être à aiguilles. Il est toujours utilisé avec des montants de filet spéciaux.
Comme le pessoa il peut s’utiliser avec une seule paire de rênes sur l’anneau du montant du releveur, c’est l’effet le plus fort.
L’utilisation d’une alliance permet de diminuer son effet, avec une main encore hésitante par exemple.
L’utilisation avec deux paires de rênes permet une meilleure précision dans la variation des effets mais c’est réservé aux cavaliers ayant un bon niveau !
– 3 effets
C’est un mors qu’on peut retrouver chez Stubben ou encore chez Jump’in Hervé Godignon par exemple. Ce mors est souvent en alliage de cuivre. Mais des artisans peuvent le faire en cuir. Il permet 4 réglages grâces à ces deux petits anneaux présents à l’intérieur de l’anneau principal du mors.
- utilisation comme un mors simple sans utiliser les petits anneaux
- le montant du filet et les rênes dans chaque petit anneau, le mors agira comme un mini pessoa
- avec le montant du filet dans le petit anneau et la rêne libre, il y aura un léger effet de levier très doux
– espagnol / goyo aga
C’est un mors très utilisé en équitation ibérique mais qu’on trouve de plus en plus en équitation classique. Il existe sans passe (petits trous pour attacher les rênes, deuxième photo) ou avec (première photo). La taille de ses branches en font le mors à gourmette le plus doux. Ces anneaux en demi lune permettent d’encadrer le cheval et d’aider au niveau de la direction. C’est un mors à effet abaisseur qui encourage le cheval à aller vers l’attitude du placer.
Il est également très intéressant à utiliser sans gourmette car son effet se rapproche de celui du pessoa mais en bien plus doux. Vous pouvez l’utiliser de plusieurs façons :
- avec la rênes libre (non passée dans les passes du mors)
- la rêne en haut, c’est le montage le plus doux
- ou encore avec la rêne en bas
- en 4 rênes (une paire dans chaque passe, comme sur la photo), ce qui permet au cavalier d’utiliser toutes les possibilités du mors goyo si il est capable de se servir de ses 2 paires de rênes
– pelham
Le Pelham nous vient d’Angleterre où il a été inventé afin de contrôler les chevaux chauds qui avaient la tête haute lors des chasses à courre.
On le trouve aussi pas mal en hunter, discipline anglaise également. Les branches de ce mors sont assez longues et donc il a un fort effet de levier. C’est un mors qui peut avoir plusieurs utilisations. On le voit souvent avec une alliance qui relie l’anneau du bas et le gros anneau du milieu, il sert donc souvent dans ce cas à gérer les chevaux avec beaucoup de forces pour des cavaliers poids plumes par exemple.
Le pelham combine les effets des 2 mors d’une bride tout en ne mettant qu’un seul mors dans la bouche du cheval. Même si il est interdit en dressage il est souvent utilisé comme une étape préparatoire pour un cavalier en apprentissage ou pour un cheval avant de passer au travail en bride :
- la rêne mise sur le gros anneau du milieu agit exactement comme un mors de filet simple.
- la rêne mise sur l’anneau du bas agissent sur les branches du mors. Grâce à la gourmette on a un effet de levier. Comme le mors de bride il y a un appui très fort sur les barres. De ce fait le cheval est incité à céder dans sa bouche en se plaçant.
– 4 anneaux
C’est un mors simple en apparence, composé d’un mors 2 anneaux qui vient s’insérer dans 2 autres anneaux afin de bouger librement. Les deux anneaux libres sont fixés aux montants du filet et les rênes viennent sur les anneaux des canons du mors. Ce mors est également utilisé en attelage. Il a pour but de diviser l’appui du cheval qui ne peut donc plus peser sur la main du cavalier et mettre tout son poids sur ses épaules. Ces mors sont généralement fins donc assez sévères et nécessitent une main expérimentée !
– Les autres mors plus ou moins expérimentaux
Il est quasiment impossible de faire une liste exhaustive des mors qui existent. De nouveaux mors sont sur le marché presque tous les jours. Que ce soit le mors tandem, le mors escargot ou encore le mors ventre présenté en photo par exemple. Ces mors ont des actions très particulières, plus ou moins fortes. Ils sont donc à manier avec précaution. Le choix de tels mors doit être mûrement réfléchi.
N’hésitez pas à en parler avec vos encadrants !
– anti cabreur ou chifnay
Ce n’est pas un mors qui s’utilise en selle ! C’est un est un grand anneau qui entoure la mâchoire inférieure du cheval. Il est conçu avec trois anneaux qui permettent d’attacher des montants pour le faire tenir et une longe.
C’est un mors qui a une action très violente sur les barres lorsque le cheval se cabre. Il est souvent utilisé pour la présentation des étalons mais toujours dans des mains expertes !
Quand on parle des mors on ne peut pas éviter de vous présenter les brides. Là vous allez utiliser deux mors au lieu d’un. C’est un outils de grande précision mais qui peut être destructeur si il est mal utilisé ! Vous les retrouverez sur tous les carrés de dressage (enfin si on dépasse les épreuves club 2 !).
Les mors de bride
La bride est un outils de précision qui doit être manié avec des pincettes. Elle se compose de deux mors, un mors de filet, chantilly ou à olives ainsi que d’un mors ayant de grandes branches. La longueur de ces dernières peut varier, plus elles sont courtes moins elles sont sévères !
Avec deux mors il faut tenir compte de la taille de la bouche du cheval dans le choix des mors. Pour une utilisation en CSO les deux mors peuvent être reliés par une alliance.
– mors L’hotte
Le plus courant est le L’hotte creux et à gros canons avec passage de langue. Vous pouvez le trouver chez Décathlon par exemple. Il y a également le L’hotte à pont, canons pleins et bien plus fins.
– mors Saumur
Les canons et les branches du mors sont dissociés, de ce fait le cheval peut jouer avec son mors. En général les chevaux sont moins figés avec ce mors, surtout pour les débuts en bride.
Voilà pour la présentation des mors utilisés par les cavaliers en selle ! Mais les cavaliers de CSO ou encore de concours complet ne sont pas les seuls à utiliser des mors ! On passe à l’attelage.
Mors d’attelage
L’attelage est une discipline très différente qui peut se révéler très dangereuse par exemple si le cheval s’emballe. Il faut donc des mors adaptés à cette discipline. On va donc vous présenter les principaux mors utilisés le plus couramment. Mais il en existe de nombreux autres, comme le mors anglais (photo au dessus), le buxton, le tibury ou encore le mors de poste.
– coup de poing
C’est le mors le plus simple utilisé en attelage, une sorte de pelham simpliste. Il comporte deux anneaux et une gourmette. Pour avoir une action plus douce on mettre les guides (longues rênes en attelage) sur l’anneau le plus haut, sinon pour une action plus forte les guides seront mis à l’anneau du bas.
– papillon
Le papillon est un coup de poing avec un anneau en plus. Si les guides sont au 3ème anneau alors l’effet de levier sera très important. On voit souvent ce mors dans les travaux des vignes ou encore en maraîchage avec les chevaux de traits.
– liverpool
C’est un mors d’attelage qui peut se révéler très sévère. Vous pouvez mettre les guides sur le gros anneau du coup avoir un effet très doux. Mais en mettant les guides dans les passes le mors devient plus sévère. Les deux branches peuvent être liées afin d’éviter qu’elles ne s’accrochent lors des attelages en paire ou pour éviter que le cheval ne joue avec.
Maintenant que vous avez eu un aperçu des mors d’attelage on va vous donner un bref aperçu des mors utilisés dans le monde des courses hippiques.
Mors de courses
Le monde des courses de galop semble vraiment à part mais contrairement aux idées reçues les mors utilisés sont généralement des mors très simples comme des olives par exemple. Le mors le plus rependus chez les galopeurs est un mors Dexter, un simple mors à spatules avec un gros anneau (un peu comme un chifney) qui évite que le cheval ne se cabre.
En ce qui concerne le trot si les choses peuvent sembler plus compliquées, la variété des mors utilisés est bien plus grande, avec par exemple le mors suédois ou le débraqueur.
Maintenant on va faire le grand écart et jeter un œil aux mors utilisés en équitation américaine.
Mors western
C’est une équitation bien différente de l’équitation classique qui se pratique avec une main très fine. Les jeunes chevaux auront des mors simples comme en équitation classique. Ce sont les « snaffle bit ».
Pour les chevaux dressés et les compétitions il est d’usage d’utiliser des mors avec gourmettes et des branches plus longues. N’oubliez pas que le cavalier d’équitation américaine communique avec son cheval en pinçant simplement ses rênes ! Ce sont des actions invisibles à l’œil, il faut donc un mors qui permette cette communication si fine. Mais c’est une équitation à part entière donc qui nécessite des connaissances spécifiques, c’est pourquoi tous les mors ne seront pas décrits ici.
On reste dans des équitations de la même famille, qui ont de ce fait des attentes communes. Vous allez donc peut être découvrir les mors d’équitation de travail.
Les mors d’équitation de travail
L’équitation de travail est un monde différent de celui de l’équitation classique. Il se rapproche d’avantage du monde western. Comme l’équitation camarguaise par exemple, ces disciplines utilisent des mors avec des branches longues qui permettent une communication très fine même à une main entre le cheval et le cavalier. Plusieurs disciplines utilisent ces mors, l’équitation camarguaise en France par exemple. Si vous passez la frontière la doma vaquera en Espagne a recourt à ce genre de mors également.
Voilà pour les mors ! Vous avez maintenant de bonnes connaissances. Mais il nous reste à présenter les accessoires qui peuvent vous aider à rendre les mors plus confortables ou plus adaptés à votre fidèle destrier.
Les accessoires du mors
– rondelles de mors
Ces rondelles ont pour but de protéger la commissure des lèvres des pincements du canon dans l’anneau du mors. Elles sont habituellement en caoutchouc, de toutes les couleurs. Mais vous pouvez les trouver en gel chez C.S.O par exemple. Il en existe en cuir aussi mais là bonjour l’entretien !
– protège gourmette
Elle sert à rendre le contact entre la gourmette et les barres du cheval plus doux. Même chose que pour les rondelles, si traditionnellement ils sont en caoutchouc, on peut en trouver en gel, en mouton ou encore en cuir ! Attention toutefois à ce que l’épaisseur ne soit pas telle que la gourmette n’ait plus du tout d’utilité !
– fausse gourmette
La fausse gourmette empêche le cheval d’attraper les branches du mors et permet ainsi de mieux garder la gourmette en place. Sur le pelham par exemple le petit trou situé entre les deux anneaux pour les rênes sert justement à mettre une fausse gourmette qui passe aussi par le gros anneau de la gourmette. Elle est généralement en cuir.
– abaisse langue
L’abaisse langue est en caoutchouc. Il se met sur la brisure d’un mors simple et empêche le cheval de passer sa langue sur son mors. Ce n’est pas infaillible, certains chevaux y arrivent quand même !
– anti passe langue
C’est une pièce en inox qui se superpose sur le mors habituel du cheval, fixé grâce à des montants de chifney, un peu comme un deuxième mors. Avec ça c’est impossible pour le cheval de passer la langue et c’est nettement plus sévère que l’abaisse langue en caoutchouc.
– fixations pour aiguilles de mors
Ce sont deux petits morceaux de cuir qui permettent de relier les aiguilles du mors aux montants du filet.Vous aurez ainsi toujours votre mors dans sa position idéale. En prime les aiguilles ne s’accrochent plus partout. C’est un accessoire que vous trouverez pour moins de 3€ mais il vaut vraiment le coup de l’essayer !
– alliances
On vous en a déjà parlé avec le pessoa, le pelham, le releveur ou encore la bride. C’est un morceau de cuir avec deux boucles qui permet de relier deux parties d’un mors voir deux mors. C’est là que les rênes sont attachées.
– bandage en latex
C’est une bande en latex que vous pouvez utiliser pour entourer le mors, le hackamore ou encore la muserolle de votre cheval. Ainsi le contact est plus doux. C’est idéal pour les chevaux sensibles par exemple. En plus vu que c’est une matière naturelle pas de risque d’allergie.
Voilà c’est enfin la fin de notre guide sur les mors. Comme le dit François Baucher « Il est rare que les défenses aient d’autres causes que la faiblesse du cheval ou l’ignorance du cavalier. » donc avant de vouloir passer à un mors plus sévère (escalade des mors) mieux vaut regarder d’où viennent vos problèmes (dentiste, mains trop dure …)
Montage à la une: Maëlle Razatovo