Le cavalier de hunter est un être méconnu et mystérieux. Sa discipline ne bénéficie malheureusement pas de la même reconnaissance que le CSO. Le hunter, qui tire son nom de la chasse à courre, est une épreuve à mi-chemin entre le saut d’obstacles et le dressage. Souvent boudée des cavaliers de CSO car « les obstacles sont tout petits », cette discipline est assez différente du saut d’obstacles. Allez, enfilez tous votre tenue de compétition, on vous emmène en concours de hunter !
La reconnaissance du parcours
Dans les deux cas, l’objectif est le même: connaître l’ordre des obstacles et maîtriser les difficultés. On va regarder quels obstacles font le plus peur. Là où ça change:
– Le cavalier de CSO va chercher l’endroit où est placé le chronomètre, repérer les principales options et décider du nombre de foulées entre les combinaisons.
– Le cavalier de hunter se fout complètement du chronomètre et des options. D’ailleurs, pas de chronomètre en hunter, et le tracé est le même pour tout le monde. Et puis entre les combinaisons, il y un contrat de foulées à respecter. Si le jury veut 6 foulées entre le 2 et le 3, faudra se démerder pour en faire 6, avec son poney comme avec son paquebot.
La tenue du cavalier
Maintenant que vous connaissez votre parcours, il est temps d’aller vous changer ! Veste de concours, bombe, bottes ou chaps, là ça change pas. En revanche:
– Le cavalier de CSO a droit à tout ce qu’il veut. Tout ce qu’on lui demande, c’est de porter un pantalon blanc. Pour le reste, c’est freestyle. Veste rose et tapis du cheval bleu à paillettes ? Ca roule. Doudoune par-dessus la veste de concours ? A l’aise Blaise. Si quelqu’un veut l’enquiquiner avec son look, ça sera plutôt Cristina Cordula, mais pas le jury de CSO !
– Le cavalier de hunter, lui, a moins de choix. De son côté, le blanc est formellement interdit. Couleurs sombres et naturelles obligatoires: noir, marron, beige. Et il faut que ça soit assorti avec l’équipement du cheval. Sinon c’est la sanction. Bon, c’est sûr que c’est un peu moins marrant qu’en CSO, mais ça veut pas dire qu’on s’ennuie en hunter !
L’équipement du cheval
Allez, on selle le cheval maintenant ! Attention à ne pas s’emmêler les pinceaux:
– Le cheval de CSO, c’est un peu comme le cavalier, il a droit à ce qu’il veut. Entre bonnet à pois, collier de chasse à strass et tapis avec un gros logo de marque, le cheval a le droit d’être un sapin de Noël, un panneau publicitaire ou un exemple de sobriété. C’est comme on veut !
– Le cheval de hunter doit être assorti à son cavalier. Faut déjà pas rater sa coiffure. Les pions sont obligatoires et vaut mieux être aussi balèze que Franck Provost. Le jury vous prendra aussi la tête si vous faites dépasser une lanière (étrivière ou pendant de muserolle). Quant au tapis, ça doit forcément être un tapis de hunter. Vous savez, ces tapis qui ont la forme de la selle ! Et non, ils ne font pas partie de ces équipements d’équitation qu’on a tous oubliés, on en a besoin de hunter ! Si vous en avez pas, le jury vous dira de ranger votre tapis coloré de CSO et vous irez sur votre parcours sans tapis. Oui, exactement, sans tapis.
Le parcours
Bon, c’est l’heure de rentrer dans le vif du sujet. On se présente au jury, on prend le galop et on attend que la cloche sonne…
– Le cavalier de CSO va faire très attention au chronomètre, aux courbes, et à varier l’amplitude de son galop. Les obstacles sont tous différents, avec des couleurs vives. Pareil pour les soubassements. Le parcours doit être rapide et sans faute, mais le cavalier voudra quand même faire un beau truc, même si c’est pas exigé par le jury.
– Le cavalier de hunter doit obligatoirement faire un cercle avant de sauter le premier obstacle. Ensuite, il enchaînera tout son parcours en équilibre, avec un train de galop plus bas qu’en CSO. Tous les obstacles sont similaires et ils sont décorés avec plein de pots de fleurs. Les fleurs, c’est beau, ça rappelle au cavalier que son parcours doit l’être aussi. S’il est à faux ou désuni, il devra se remettre sur le bon pied, quitte à repasser par le trot, on s’en fout.
Le résultat espéré
L’idée est la même pour nos deux cavaliers: avoir fait le meilleur parcours et être le mieux classé possible. Et là, ça se passe pas du tout de la même manière:
– Le cavalier de CSO cherche à réaliser 0 point. Aucune faute de parcours, pas de chute, pas de temps dépassé. Donc plus il a de points, et plus il descend dans les tréfonds du classement.
– Le cavalier de hunter cherche à réaliser 100 points. C’est comme en dressage, il obtient une note sur 100 points qui doit être la plus haute possible. Et les points, ça descend vite ! -10 points pour un refus, la même chose si on oublie le cercle avant et après le parcours. Jusqu’à -2 points pour un obstacle abordé à faux ou pour un bout de cuir qui pendouille. Si la position du cavalier est moche ou si le cheval se défend, encore des points en moins ! Bref, en hunter on peut pas tricher. En général, celui qui gagne, il a pas volé sa victoire.
Faut pas se tromper sur l’objectif ! Enfin bon, il y a quand même un point commun entre CSO et hunter: quand le cavalier se mange un résultat à 24 points, dans les deux cas, c’est nul !
Le hunter, c’est strict et compliqué, c’est sûr. Par contre, ça nous apprend à monter, et avec humilité. Et puis, franchement, qui ne serait pas hyper content de réussir à être classé en hunter ? Ca voudrait dire qu’on a réussi à être discret, fluide, efficace et harmonieux avec son cheval, la fierté quoi ! Ca donne tout de suite le sentiment d’être un vrai cavalier. Et puis bon, faire du hunter, ça change un peu !
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