Qui n’a jamais rêvé d’être à la place des cavaliers de spectacle, entourés de leurs chevaux en liberté ? Elisa Laville a transformé le rêve en réalité. Avec ses chevaux elle sera au Salon du Cheval de Paris en décembre pour présenter leur incroyable travail. Elisa Laville a accepté de répondre à quelques unes de nos questions. Une exclusivité signée Contre Galop.
Présentation d’Elisa Laville et de ses chevaux
1. Présente toi un peu, parle-nous de ton parcours.
Je m’appelle Elisa Laville, j’ai 22 ans. Je suis montée sur mon premier poney à 3 mois. À 7 ans j’ai commencé les compétitions de CSO, et en 2010 j’ai été vice championne de France en CSO.
Premiers pas :
Le premier poney sur lequel je suis montée, c’est Pony. Il a eu un accident et s’est retrouvé immobilisé pendant de longs mois. Pour lui faire passer l’ennui j’ai commencé à lui apprendre quelques tours : enlever son tapis, retirer une casquette, faire un sourire… Je me suis prise de passion pour le dressage à pied avec Pony.
À 13 ans je faisais mon premier spectacle avec lui lors des championnats de Normandie au pôle hippique de Saint Lô. J’y ai rencontré un vif succès . Quelques jours après je vois une vidéo de Poste Hongroise sur internet.
Impressionnée, j’ai alors pris Pony et Maika, j’ai commencé à mettre un pied sur chaque, au pas, au trot, au galop. Puis j’ai sauté des obstacles en étant debout sur eux. À 15 ans je retourne au pôle hippique de Saint Lô pour présenter mon numéro de Poste Hongroise. J’ai ensuite enchaîné les fêtes de village accompagnée de Pony et Maika en liberté et en poste hongroise.
Equi’star, le début d’une nouvelle vie :
À 18 ans ma soeur m’a inscrite au concours « Equi’star » au salon du cheval de Paris. Je n’avais même pas réservé l’hôtel pour la demi-finale, pensant être éliminée au premier tour. J’ai remporté ce concours et ma carrière a changé réellement.
Tout s’est bousculé pour moi : les demandes de spectacles s’enchaînaient. J’ai continué mes études supérieures, avec un rythme adapté pendant 3 ans. Durant ces 3 ans j’ai créé d’autres numéros, la garrocha, la liberté à plusieurs, le dextre, les longues rênes…
Ensuite en Juin 2018 j’ai décidé de tout arrêter et de me lancer pleinement dans mon activité en enchaînant les spectacles tous les week end, cours et stages la semaine, création de numéros, dressage de mes nouveaux chevaux …
Je suis totalement autodidacte. Je n’ai jamais pris de cours, jamais lu de livre ou autre.
2. Quelques mots sur tes chevaux, leur histoire, leur caractère…
Pony, Nuage et Maika
Pony, c’est grâce à lui que j’en suis ici ! Il est arrivé chez moi lorsque j’avais 3 mois, c’est le « poney de la famille ». Il vit aujourd’hui une belle retraite à la maison.
Nuage est un petit poney au fort caractère, je l’ai sauvé de la boucherie il y a 5 ans. C’est la star de mes spectacles !
Maika est à mes cotés depuis toujours, elle est née où je suis installée au Marais Vernier, en Normandie.
Adéos
Traumatisé par sa vie antérieure, Adéos n’a pas toujours eu la vie facile. Il serait passé entre les mains de marchands pendant un long moment de sa vie. Les cicatrices qui recouvrent son corps, ses dents cassés, ses cotes fêlées, etc, témoignent de son passé.
J’ai mis plus de 3 mois à pouvoir simplement l’approcher, et deux ans pour pouvoir monter dessus… Aujourd’hui, il est toujours très craintif mais en spectacle, si je suis là, il est très généreux et il ne cesse de m’impressionner.
Ibou :
Ibou a bientôt fini sa carrière après m’avoir beaucoup donné. Ancien champion de France de CSO en 130 cm, il est passé de cheval de saut à cheval de spectacle en quelques temps. Il est gentil, doux, attachant et il me donne sans cesse le meilleur de lui même, bref il est PARFAIT !
Rey
Une longue histoire… Rey est un cheval que j’avais au travail depuis quelques mois, son propriétaire pour des raisons personnelles devait s’en séparer. Il m’a proposé de me vendre Rey. C’est la raison pour laquelle il est à mes cotés depuis avril dernier et a commencé les spectacle en Garrocha et en Liberté.
Famoso & Fandango
Mes deux bébés ! Je les ai sauvés de la boucherie en Juin 2018, ils sont arrivés en même temps à la maison totalement sauvages, je suis fière de ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Ils assurent chaque spectacle du haut de leurs 4 et 5 ans. »
L’artiste équestre
1. Comment vois-tu la reprise des spectacles après ton accident ?
À la suite de mon accident, j’ai été très bien suivie pour que ma reprise se passe au mieux. Depuis début octobre j’ai commencé à remonter. En outre j’ai commencé à voltiger de nouveau. Je suis retournée sur piste fin octobre. Désormais, je profiterai encore plus de chaque spectacle !
2. La représentation au salon du cheval approche à grand pas, qu’est ce que tu nous réserves ?
Deux nouveaux numéros que je n’ai jamais présentés à Paris ! Mon numéro de voltige et mon numéro de liberté à 4. Nouveaux chevaux, nouveaux numéros, nouvelles musiques ! Que du nouveau pour Paris cette année. Et le mercredi vous pourrez découvrir une nouveauté à l’occasion de Noël.
3. Comment ça se passe avant un spectacle : création, répétition, une routine particulière ?
Pas vraiment de routine, pour ne pas que mes chevaux se lassent leur semaine ressemble à du travail à pied, du travail monté, des balades, des plages … Je fais un tas de choses avec eux !
Côté création mes idées me viennent souvent en travaillant mes chevaux. Aussitôt qu’une idée me traverse la tête, j’essaie, je crée, j’imagine des costumes, des musiques, des chorégraphies, et le tour est joué !
4. Comment vois-tu ton métier d’artiste équestre ?
J’ai le plus beau métier du monde à mes yeux. Il n’y a pas de routine, chaque jour est différent. Il y a des hauts et des bas, des réussites, des rencontres, beaucoup de création…
J’aime mon travail, je ne cesse de donner le meilleur de moi même pour réussir, mais il faut se battre pour faire vivre ce métier. Nous sommes souvent remplacés par des artistes se disant professionnels du spectacle équestre mais qui en fin de compte ne se font jamais payés, ni défrayés. Cela tue notre métier à petit feu…
Quelques mots inspirants pour nos lecteurs
Le conseil d’Elisa Laville pour commencer la liberté avec son cheval
Essayer de comprendre le cheval avant même de commencer à le travailler.
Un message à faire passer à ceux qui te lisent ?
Fais ce que tu aimes, et fais-le souvent.
Elisa Laville sera en représentation à Paris au Salon du Cheval qui a lieu du 4 au 8 décembre 2019. L’occasion rêvée de voir son travail impressionnant, et se rapprocher du métier.
Crédits photo à la une : Elisa Laville