Savoir éthologique 2 : Le guide complet

savoir éthologique 2

Le savoir éthologique 2 est en continuité du savoir 1 et permet de consolider les connaissances théoriques sur le tempérament du cheval et la vie sociale. D’un point de vue pratique, il s’agit d’un perfectionnement du savoir éthologique 1 où le cavalier doit s’assurer d’une communication stable à pied avec son cheval. 

 

Le Savoir éthologique 2 : La Théorie

Tempérament du cheval : quelques notions clés

Le tempérament du cheval est au cœur de la théorie du savoir 2.

Le tempérament correspond à un ensemble de caractéristiques comportementales stables dans le temps. Cet ensemble de caractéristiques correspond aux « traits » de comportement. Des études menées par des équipes de chercheurs, et notamment les travaux de Léa Lansade en éthologie équine, ont permis d’élaborer un modèle de tempérament. Ce modèle est décliné en 5 points : émotivité, grégarité, activité motrice, réactivité vis-à-vis des humains et sensibilité sensorielle.

 

Un cheval émotif aura fréquemment des réactions de peur face à une situation/objet inconnu. Par exemple, il sera sensible à attraper au pré. Ce profil de chevaux est dit « délicat » à la monte, car ils peuvent avoir des réactions imprévues, des mécanismes de défense ou des comportements inadéquats en compétition. Ce profil de chevaux nécessite de la patience de la part du cavalier, qui devra accepter cette part de caractère sans chercher un acharnement qui renforcera ce trait émotif/peureux.

 

Par ailleurs, rappelons que tous les chevaux sont à la base grégaires. L’environnement va venir moduler leur degré de grégarité. Un cheval vivant au pré en troupeau, aura des contacts sociaux positifs dans lesquels chacun aura une place prédéfinie. En revanche, lorsque cette mise en troupeau n’est pas possible et que le cheval vit au box, pensez à favoriser les contacts sociaux avec un accès visuel aux voisins de box.

 

Vie sociale du cheval

vie sociale du cheval
Source : Pixabay

Bien que le cheval ait été domestiqué depuis plus de 5000 ans, les comportements sociaux des chevaux domestiques retournés à l’état sauvage (chevaux féraux) ou élevés en semi-liberté sont les mêmes que ceux des chevaux de Przewalski qui n’ont jamais été domestiqués. En conditions naturelles ou semi-naturelles, en dehors de quelques rares individus solitaires, les chevaux vivent soit en groupe familial soit en groupe de mâles célibataires.

 

Le groupe familial

Le groupe familial  s’appelle aussi «harem». Il se compose en général d’un étalon, de 2 à 4 juments et des jeunes jusqu’à 2-3 ans. Certains harems comptent 2 étalons, il existe alors une hiérarchie entre eux. Les adultes constituent le noyau dur du harem. En grandissant, les jeunes doivent quitter le groupe. A partir de 5 ans, les mâles sont considérés comme socialement matures. La majorité d’entre eux essaie en permanence de quitter le groupe pour constituer un harem. Il existe plusieurs manières de constituer un groupe familial : accaparer une jeune jument qui quitte son groupe natal, défier un étalon chef de famille et le battre, remplacer un étalon mort, etc.

 

En conditions naturelles, les chevaux vivent soit en groupe familial, soit en groupe de mâles célibataires. Ils vivent sur un domaine vital, dans lequel ils trouvent ce dont ils ont besoin pour vivre : eau, nourriture, abri, congénères, minéraux… Les chevaux sont très attachés à leur domaine vital, mais ne le défendent pas à proprement parler. Les domaines vitaux de plusieurs harems peuvent ainsi se superposer. La taille du domaine vital est très variable car elle dépend de la disponibilité des ressources. Plus les ressources sont abondantes, plus le domaine vital est petit. On peut ainsi observer des domaines vitaux allant de 1km² à 80 km² !

 

Groupes familiaux et statuts sociaux

Le groupe familial est une structure stable qui peut perdurer pendant des années. L’étalon entretient des relations privilégiées avec quelques juments, et les juments sont liées entre elles par un fort attachement. Les juments ont également un lien très fort avec leurs poulains, même quand ils ne tètent plus. On peut reconnaître la stabilité d’un groupe aux activités collectives : manger, boire, se rouler, se suivre en file indienne, etc. L’étalon doit veiller à la conservation de son groupe : en cas de menace, il va rassembler les membres de son harem par une posture caractéristique, tête vers le bas, encolure allongée, appelée «conduite» ou chasser l’intrus.

 

La mise en place de statuts sociaux permet la stabilité du groupe : une fois la hiérarchie instaurée, elle est rarement remise en cause. Les chevaux montrent ainsi très peu de comportements agressifs forts, ce qui diminue les risques de blessure et la perte d’énergie.

 

Dans la nature, les groupes évitent généralement de s’approcher les uns des autres. Ils partagent cependant généralement au moins une partie de leur domaine vital, et peuvent donc être amenés à interagir. Les harems sont alors plus proches entre eux que du groupe des mâles célibataires. Dans le cas où des groupes utilisent une même ressource limitée (par exemple un point d’eau), il apparaît une hiérarchie entre les groupes: la famille dominante aura accès à la ressource en priorité.

 

Le Savoir éthologique 2 : La Pratique

Le savoir 2 valide des fondamentaux plus approfondis à pied que le savoir 1. Le cavalier à pied doit montrer davantage de compréhension vis à vis de son cheval. Il doit par ailleurs démontrer sa qualité d’analyse des mouvements du cheval afin d’obtenir une réponse à une demande la plus légère possible.

 

D’après le programme officiel présenté sur la FFE, le cavalier doit être capable de communiquer à pied ou à distance réduite avec son cheval. Pour cela, le cavalier doit obtenir, confiance, contrôle et respect de la part de son cheval. Il doit être en mesure de mobiliser l’avant main et l’arrière main depuis l’arrêt dans la décontraction. Par ailleurs, le contrôle des différentes allures  s’évalue d’abord sans embûche puis ensuite sur passage d’embûche simple. Il mobilisera différents types de conduite : devant, à côté et derrière pour franchir cette embûche.

 

Quel type de déroulé d’examen peut être proposé?

savoir éthologique 2
Crédit photo : Les aventures d’Action & Enjoy

Premièrement, vérifier le contrôle de l’avant main et de l’arrière main du cheval. Ensuite, envisager de combiner les deux depuis l’arrêt. On peut également envisager d’associer ensuite ces mouvements lors d’une mise sur le cercle, d’abord au pas. On peut évaluer en parallèle le contrôle des allures avec des transitions montantes puis descendantes. Des changements de mains permettront également de vérifier dans la mobilité le contrôle de l’avant main et de l’arrière main.

 

L’exercice « feuille qui tombe » est une parfaite combinaison d’enchaînement hanches/épaules qui peut être proposé lors de l’examen. Positionné en ligne droite vous allez faire dessiner à votre cheval une sorte de zigzag qui fait penser à une feuille qui tombe. Assez complexe au départ, cet exercice demande beaucoup d’anticipation de la part du cavalier. Enfin, vous allez faire franchir une embûche simple à votre cheval. Pour cela, vous devrez contrôler la direction envers cette embûche, en mener ou à distance, au pas ou au trot.

 

Vous voici prêt à vous préparer à l’examen du savoir éthologique 2 tant d’un point de vue théorique que pratique. En route vers la validation des fondamentaux vers le travail monté. Etes vous prêts pour vous diriger vers le savoir éthologique 3 ?

 

Crédit photo image à la une : Reflets en Cavale